« Notre plus belle trace » : A Bourg-Saint-Maurice le programme de l’équipe municipale pour 2026 est publié
- bclinfos
- il y a 6 jours
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Nous ne savons pas encore avec quels fonds le programme 2026 du Maire (« Notre plus belle trace », en toute modestie) a été réalisé. Une chose est sûre toutefois, pas la moindre mention des mécènes de la commune, les Arcadiens. Tout a été fait pour les invisibiliser alors que les résidents secondaires contribuent à 90% des impôts locaux et donc du budget de la commune y compris dans le vocabulaire employé puisque Mr le Maire qui hier qualifiait les résidents secondaires de touristes les nomme aujourd’hui des « visiteurs » !
Comment en est-on arrivé là ? C’est pourtant limpide, en n’accordant pas le droit de vote aux résidents secondaires les communes les plus portées sur le tourisme (stations balnéaires, de ski, thermales, …) profitent de la manne tout en ignorant leurs plus généreux contributeurs parfois comme à Bourg-Saint-Maurice au mépris de la Constitution (cf subventions accordées aux seuls résidents permanents telle la carte « pass pass » la bien nommée).
Elles le font avec d’autant plus de facilités qu’elles sont parfois aidées par les locaux. L’exemple de Xavier Roseren, Maire des Houches en Haute Savoie qui contribue depuis son élection à la députation à renforcer l’hégémonie des décisions locales en déséquilibrant voire en dynamitant les relations depuis longtemps établies entre résidents permanents et secondaires.
Pour se rendre compte de la belle histoire fictive racontée par l’équipe municipale en voici quelques exemples concrets :
Des affirmations peu partagées :
Mr Le Maire affirme que BSM est une petite ville avec énormément de services (1’19’’) dans laquelle « on se sent en sécurité » ce que contestent ses concitoyens (Savoie. « Ce n’est pas Chicago ici » : accusé de laxisme, le maire de Bourg-Saint-Maurice défend sa politique de sécurité)
De même lorsqu’il promet que l’action politique passée a été cantonnée au ski (1’38’’) comme si le développement de Bourg-Saint-Maurice avait été centré sur Les Arcs alors que l’inverse se produit, jusqu’à l’absurde lorsqu’il refuse d’honorer les maigres investissements contractualisés avec les copropriétés des Villards sur la place basse.
Ou lorsqu’il affirme avoir créé de toutes pièces une politique de l’habitat (1’57’’) qui lui aurait permis de « reprendre » le quartier des Alpins libéré par le départ du 7ème Bataillon de Chasseurs Alpins (2’09’’) et qui aurait soi-disant permis de retrouver maintenant les grands équilibres entre activités touristiques et habitat à l’année (2’39’’) alors qu’il vient de déclarer la guerre aux logements touristiques saisonniers lors du Conseil Municipal d’Avril 2025.
Le comble de la manipulation : les enfants
Pour paraître « participatif » le Maire a créé un « Conseil des Enfants » qui a réfléchi longuement pour trouver tout seul le thème de la désimperméabilisation de la cour d’école (4’17’’, je ne suis pas persuadé qu’un seul participant soit capable de prononcer le mot). Plus ennuyeux encore lorsque « l’idée est d’impliquer les enfants dans la vie politique » (4’43’’) on comprend tout de suite dans quel sens cette implication va aller …
Les subventions « équitables » :
Outre le vélo électrique la Mairie accorde des subventions aux jeunes et aux séniors. Remises dans le contexte ces dernières viennent compenser le combat perdu par le Maire sur les subventions aux forfaits « gens du pays » (https://www.facebook.com/mairiebsmlesarcs/photos/engag%C3%A9eles-tarifs-sp%C3%A9ciaux-pour-les-habitants-rejet%C3%A9s-par-le-tribunal-administra/641905038186637/). Elles sont présentées dans la vidéo comme justes car « accessibles à toutes les familles en fonction du quotient familial » (6’05’’) sauf qu’elles ne sont pas accessibles aux 9 000 résidences des Arcs mais seulement aux 3 500 résidences de BSM … Comment ne pas y voir une inégalité de traitement entre contribuables sans justification de l’intérêt général, qui plus est alors que ceux-ci payent plus de taxes !
Les travaux « d’embellissement » :
Comme à Paris qui vit depuis l’accession d’A.Hidalgo à la magistrature sous la pression permanente des travaux, BSM est également en bouleversement constant dont l’objectif de végétalisation n’a que peu de rapport avec les nuisances générées (https://www.ledauphine.com/economie/2025/07/14/on-flingue-l-ete-de-nos-commercants-eric-minoret-s-insurge-contre-les-travaux)
Les glaciers ou l’illusion du devoir à accomplir :
Tout a débuté avec les glaciers et notamment celui du Varet sur la piste de l’aiguille rouge. ADS qui alertait sur la détérioration des conditions a été entendue et la décision de ne plus damer la piste a été retenue. X.Bosson, glaciologue disait alors « dans la prochaine décennie, ce sera très probablement la fin de l'histoire du glacier du Varet » (https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-zoom-de-france-inter/le-zoom-de-france-inter-du-mercredi-19-mars-2025-4988988)
De ce point de départ est venue la conférence sur les glaciers et les ambitions plus vastes encore. Mr le Maire est devenu le « pionnier et leader » sur les changements de la montagne de demain (10’05’’) mais n’en a pas informé ses collègues tout aussi impliqués … Comble de la désinformation Mr Bosson n’hésite pas à forcer le trait sur les glaciers qui selon lui « permettent d’avoir de l’eau toute l’année, l’hydroélectricité » (7’52’’). Autrement dit, outre « consommer les ressources des générations futures » nous n’aurons plus d’eau et d’hydroélectricité dans un futur proche sauf si nous laissons Mr Bosson intervenir « maintenant et tout de suite » (9’00’’) sur le changement climatique et météorologique …
La conclusion de Mr le Maire est significative et visionnaire, puisque nous sommes dans une période de transformation intense il nous faut apprendre l’efficacité et la sobriété (9’22’’), chose qu’en bon politique il demandera aux autres mais ne l’appliquera pas lui-même.
Une « nouvelle économie » :
Homme de concept Mr le Maire n’hésite pas à faire usage de nouvelles formules, notamment pour mettre en valeur ce qu’il appelle l’économie régénérative (SIC), à opposer selon lui à l’économie « extractive » (9’54’’) pour ne pas dévoiler que seule cette dernière crée de la valeur alors que l’économie régénératrice (regenerative est le terme anglo-saxon) est destinée à régénérer la terre et le soleil (https://en.wikipedia.org/wiki/Regenerative_economic_theory#:~:text=The%20authors%20of%20the%20regenerative,the%20opposite%20of%20regenerative%20economics.)
Pour ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain il faut sans aucun doute applaudir aux mesures concrètes favorables pour la commune et ses habitants (permanents et secondaires) :
· La gratuité du funiculaire, bien que contestée par les professionnels, est une réelle avancée pour tous, travailleurs comme touristes (+50% de fréquentation)
· La création de la SEM qui va construire une résidence dédiée aux saisonniers de la Mairie et d’ADS à Arc 1800
· Le moratoire sur les constructions aux Arcs, bien que les voisines ne soient pas si naïves (Peisey Valandry, Villaroger, La Plagne, …) et que l’influence sur les prix de l’immobilier soit importante (https://www.ledauphine.com/economie/2025/07/27/decouvrez-quelles-sont-les-stations-les-plus-cheres-dans-les-alpes)
· La mise en place de navettes gratuites à BSM (elles existaient déjà aux Arcs)
· La mise en place d’une tarification progressive de l’eau pour sensibiliser à la rareté de la ressource (mesure mitigée car dans les faits les studios des Arcs payent maintenant le même prix que les industriels !)
· La programmation culturelle nouvelle (l’académie de musique et les Arcs Fil Festival existaient déjà) telle les Arcs Archi Design ou le concours d’architecture, l’ouverture de la Friche, conférence sur les glaciers, les évènements vélo vert, …
· Les subventions pour la jeunesse et les anciens (cartes pass pass, vélo électrique) bien que celles-ci soient réservées aux résidents permanents faisant des résidents secondaires des quasi-parias aux yeux des locaux
· La création du Campus Alpin permettant à des étudiants des alentours de faire leurs études sur place
· La désimperméabilisation de la cour d’école (bien qu’elle serve de justificatif à la manipulation du « Conseil des enfants »)
· Le paiement de la rénovation du funiculaire, hérité des mandatures précédentes (>15M€)
· La mise en place de panneaux solaires et la création d’une chaudière chaleur urbaine bien que le retour sur investissement soit consciencieusement camouflé
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