
Le plan d'attaque de Bourg-Saint-Maurice en faveur du logement
A Bourg-Saint-Maurice, plusieurs centaines de logements vont être construits dans les années qui viennent alors que la commune, au pied des grandes stations de Haute Tarentaise, peine à héberger sa population.
Un programme de 60 logements mis à la location va émerger à Arc 1800, quartier de la Croisette à Bourg-Saint-Maurice, destiné aux saisonniers.
Bourg-Saint-Maurice, support des Arcs, au cœur d'autres grandes stations dont Tignes, Val d'Isère et La Rosière, compte 8 000 résidences secondaires pour 4 000 résidences principales. Comme souvent en montagne, la commune peine à loger sa population permanente et ses saisonniers, tant la tension sur le marché immobilier est forte.
"La Tarentaise a vécu des années fastes en termes de construction touristique, mais malheureusement sans politique de l'habitat", regrette le maire, Guillaume Desrues.
Bourg-Saint-Maurice présente une particularité : 15 hectares de friches militaires en plein centre, rétrocédées à la Ville lors du départ de l'armée en 2012.
Bourg-Saint-Maurice : 350 futurs logements au quartier des Alpins
Depuis sa prise de fonctions en 2020, la nouvelle municipalité a fait du logement sa priorité, en jouant sur plusieurs leviers. Elle a commencé par réorienter le projet d'aménagement de l'ancien site militaire, appelé quartier des Alpins.
Initialement, le premier projet, monté sous forme de zone d’aménagement concerté (Zac), tournait autour du tourisme et du tertiaire. De premières transformations ont été opérées : la démolition de la plupart des bâtiments militaires, la réalisation des voiries et réseaux et de quelques constructions, dont un parking, un hôtel, des commerces et services, un village d'entreprises et la réhabilitation du Carré des Alpins.
En 2020, la commune décide de supprimer la Zac et met un terme à la concession avec la Société d'aménagement de la Savoie. Le projet se concentrera prioritairement sur l'habitat, avec une dimension écologique plus forte et un périmètre révisé. Le programme portera sur 10 hectares et verra la création de 350 logements dont 25 % en locatif social, entre 2027 et 2034.
"Un parc habité", qualifie Guillaume Desrues, de sept lots à bâtir, soit 30 500 m2, 3 000 m2 d'équipements et services, 30 000 m2 d'espaces publics aménagés, une liaison piétonne et un corridor écologique renforcé.
Un lauréat connu en mars pour la réalisation des 96 premiers appartements
Le programme sera divisé en deux phases. La première vise la construction de 163 logements mixtes (sociaux, en accession, participatifs) en petits collectifs et habitat intermédiaire en R+2 ou +3. Pour la deuxième, sont prévus 184 logements en petits collectifs, en R+3 ou +4, entre offre familiale et petites unités.
Début mars, la municipalité dévoilera le lauréat du concours pour la réalisation du premier lot, soit 96 appartements (25 % de logements sociaux, 25 % en résidence senior et de l'accession libre). Un autre programme de 45 logements (30 en bail réel et solidaire et 15 en locatif social) sera annoncé courant mars. Puis une dizaine de logements émergeront sous une forme d'habitat participatif.
Bourg-Saint-Maurice : 60 logements pour les saisonniers à Arc 1800
L'an dernier, la Ville a créé un deuxième outil pour créer du logement, prenant la forme d'une société d'économie mixte immobilière (Semi) issue d'un partenariat public/privé. La Ville reste l'actionnaire majoritaire à 51 %, aux côtés de la Compagnie des Alpes, de Savoisienne habitat, d'AB tourisme, du Crédit agricole, de la Caisse d'épargne et de l'hôpital, qui emploie 300 personnes.
D'ici à 2031, la Semilab entend créer 120 logements écoresponsables à destination de la population permanente et des saisonniers, aux loyers encadrés et aux prix inférieurs à ceux du marché.
Un premier programme de 100 lits déployés au sein de 60 logements (des studios et T1 bis) mis à la location va émerger à Arc 1800, quartier de la Croisette, destiné aux saisonniers. Le groupement d'entreprises mené par le cabinet d'architecture Atelier 419 a été retenu.
Une résidence de 8 400 m2 sur six étages sera construite sur une partie d'un parking de surface appartenant à la commune. Un bâtiment performant, avec des panneaux solaires en toiture et un récupérateur d'eau de 30 m3 permettant d'alimenter laverie et toilettes.
Coût de l'opération : entre 9 et 10 millions d'euros. La première pierre sera posée fin avril pour une ouverture en juillet 2026.
Des logements pour les employés des services publics
Pour la suite, la Semilab travaille sur de petites opérations de 15 à 30 logements plutôt en vallée où seront en priorité hébergées les personnes employées dans les services publics et parapublics. Les autres seront tirées au sort.
La politique en matière de logement passe aussi par les outils réglementaires, à savoir le plan local d'urbanisme (PLU), en mettant des orientations d'aménagement et de programmation (OAP) sur de grands terrains identifiés en vue d'une densification.
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